Trêve à Gaza : Netanyahou dit qu’Israël a envoyé une délégation au Caire


Le Premier ministre Benyamin Netanyahou a indiqué, ce mardi 7 mai, qu’Israël avait envoyé une délégation auprès des médiateurs au Caire pour négocier un projet de cessez-le-feu dans la bande de Gaza.

Il indique dans un communiqué avoir donné pour consigne à la délégation de “continuer à se montrer ferme sur les conditions nécessaires à la libération” des otages détenus depuis le 7 octobre dans la bande de Gaza, ainsi que sur les conditions “essentielles” pour garantir la sécurité d’Israël. Le mouvement islamiste palestinien Hamas avait affirmé lundi avoir accepté un projet de trêve soumis par l’Egypte et le Qatar.

Les infos à retenir

⇒ Israël a pris le contrôle du point de passage de Rafah

⇒ Les appels à évacuer certaines zones de Rafah ont débuté

⇒ Une délégation du Qatar au Caire pour relancer les négociations de trêve

Israël a pris le contrôle du point de passage de Rafah

L’armée israélienne a annoncé mardi avoir pris le contrôle de la partie palestinienne du point de passage de Rafah entre la bande de Gaza et l’Egypte.

Une unité de blindés “a manoeuvré dans la zone. A l’instant présent, des forces spéciales inspectent le point de passage” de Rafah, “nous avons le contrôle opérationnel de la zone”, a affirmé l’armée israélienne lors d’un point de presse, précisant parler “uniquement du côté gazaoui du point de passage”.

“De nombreux morts” dans les bombardements de la nuit

La Défense civile dans la bande de Gaza a fait état de “nombreux morts” dans la nuit à Rafah. Et l’hôpital koweïtien, situé dans cette ville, a dit avoir reçu “11 morts” et des “dizaines de blessés” dans ces frappes, relevant ainsi un premier bilan de cinq morts. Des témoins et des sources sécuritaires palestiniennes font état de frappes aériennes tard lundi et tôt mardi 7 mai, ainsi que d’intenses tirs d’artillerie à travers la bande de Gaza, et plus particulièrement à Rafah et ses environs.

Après ses opérations à Gaza-ville, puis Khan Younès, Israël menace depuis des semaines de pousser son offensive terrestre jusqu’à Rafah, considéré comme le dernier bastion du Hamas mais où s’entassaient encore le week-end dernier 1,2 million de Palestiniens, en majorité déplacés par les combats. Lundi, après des pourparlers au Caire n’ayant pas débouché sur un accord de trêve, l’armée israélienne a commencé une opération d’évacuation de dizaines de milliers de personnes de Rafah.

Les habitants fuient “dans la peur”

Ces évacuations concernent 100 000 personnes réfugiées à l’est de Rafah. Dans des tracts largués sur les quartiers est de Rafah, l’armée avertit qu’elle “s’apprête à agir avec force contre les organisations terroristes” et demande aux habitants “d’évacuer immédiatement vers la zone humanitaire élargie d’al-Mawasi”, à une dizaine de kilomètres de Rafah.

“Les habitants évacuent dans la terreur et la panique”, a déclaré à l’AFP Ossama al-Kahlout, un responsable du Croissant-Rouge palestinien dans l’est de Rafah, précisant que les zones désignées abritaient environ 250 000 personnes. “Ma famille et moi, 13 personnes, ne savons pas où aller”, confie Abdelrahmane Abou Jazar, un homme de 36 ans. Cette zone manque “de place pour planter des tentes ou d’écoles où nous abriter”.

Nouvelles négociations au Caire

Lundi soir, après le début des évacuations à Rafah, le Hamas a dit avoir informé l’Egypte et le Qatar, pays médiateurs avec les Etats-Unis, qu’il avait “approuvé leur proposition pour un accord de cessez-le-feu” avec Israël. Mais cette proposition est “loin des exigences israéliennes”, a rétorqué le bureau du Premier ministre Benyamin Netanyahou. Le cabinet de guerre a décidé “à l’unanimité” de poursuivre “l’opération à Rafah afin d’exercer une pression militaire sur le Hamas dans le but de progresser vers la libération des otages et l’atteinte d’autres objectifs de la guerre”, ont indiqué les services du Premier ministre.

“Bien que la proposition du Hamas soit loin de répondre aux principales exigences israéliennes, Israël enverra une délégation de haut rang en Égypte dans le but de maximiser les chances de parvenir à un accord à des conditions acceptables pour Israël”, ont-ils ajouté. Peu après cette déclaration, le Qatar a annoncé l’envoi dès mardi matin d’une délégation au Caire “pour relancer les négociations indirectes entre les deux parties […] avec l’espoir de parvenir à un accord pour un cessez-le-feu immédiat et permanent” en “échange de prisonniers et d’otages”.

Selon le numéro 2 de la branche politique du Hamas à Gaza, Khalil al-Hayya, la proposition comprend trois phases, chacune d’une durée de 42 jours, et inclut un retrait israélien complet du territoire, le retour des déplacés et un échange d’otages retenus à Gaza et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, dans le but d’un “cessez-le-feu permanent”. Jusqu’à présent, Israël s’est opposé à un retrait complet de ses troupes de Gaza et à un cessez-le-feu permanent, estimant devoir mener au préalable une opération sur Rafah pour “vaincre” le Hamas.

Manifestations à Tel-Aviv en faveur d’une trêve

En Israël, le Forum des familles, une association de proches d’otage, a jugé lundi que “le moment était venu pour toutes les parties concernées […] de transformer cette opportunité en un accord pour le retour de tous les otages”. Et dans la nuit, des médias israéliens ont fait état de heurts à Tel-Aviv, entre policiers et manifestants en faveur d’un accord de trêve.

“J’ai lancé aujourd’hui un appel très ferme au gouvernement israélien et aux dirigeants du Hamas pour qu’ils fassent un effort supplémentaire pour matérialiser un accord vital”, a déclaré le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres. Faute d’accord, la communauté internationale craint une opération terrestre imminente sur Rafah qui “serait intolérable en raison de ses conséquences humanitaires dévastatrices […]”, a ajouté Antonio Guterres.




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