Elections américaines : quand Trump choisit son vice-président façon téléréalité


C’est une scène digne d’un épisode de Black Mirror. Ces 4 et 5 mai, quatre candidats au poste de colistier de Donald Trump vont s’affronter à la façon d’une téléréalité, en répondant aux questions de l’ancien président américain et de milliardaires bienfaiteurs de sa campagne, dans un grand hôtel de Palm Beach, en Floride. Ce fonctionnement s’inspire de l’émission The Apprentice, diffusée sur NBC de 2004 à 2017, dans laquelle le candidat républicain, alors animateur, faisait passer une série d’épreuves à des participants du monde des affaires, pour obtenir un poste de cadre supérieur au sein d’une de ses sociétés.

A ses débuts, l’émission faisait jusqu’à 20 millions de téléspectateurs, mais les audiences ont progressivement périclité et Donald Trump a été renvoyé de la chaîne en 2015, après avoir accusé les immigrants mexicains de “violeurs”.

Ce week-end donc, quatre participants se feront face durant trois jours : Tim Scott, sénateur afro-américain de Caroline du Sud ; Doug Burgum, milliardaire et gouverneur du petit État du Dakota du Nord ; JD Vance, jeune sénateur de l’Ohio ; et Marco Rubio, sénateur de Floride. D’autres noms figureraient aussi sur la liste pour obtenir le poste de vice-président, dont celui d’Elise Stefanik, une trumpiste ambitieuse s’étant fait remarquer récemment par ses questions lors d’une audition au Congrès sur l’antisémitisme dans les campus, qui ont conduit au limogeage de deux présidentes d’université.

Une campagne alourdie par les procédures

L’enjeu est stratégique : alors que Donald Trump est actuellement en proie avec la justice – l’ancien président est inculpé dans quatre affaires, un procès est en cours à New York pour paiement dissimulé à une ancienne actrice de films X -, son futur colistier pourrait lui permettre d’élargir son électorat auprès des électeurs indépendants, des femmes et de minorités, mais aussi et surtout d’attirer de riches donateurs pour financer sa campagne, alourdie par les procédures.

En février, Donald Trump avait en effet écopé d’une amende de 454 millions de dollars pour fraudes financières, une sanction qu’il disait avoir du mal à payer – il a depuis déposé une garantie de 175 millions de dollars pour éviter la saisie de certains de ses biens immobiliers.

En 2016, Donald Trump s’était appuyé sur Mike Pence pour conquérir le vote évangélique. Mais l’ancien vice-président, que les partisans de Trump avaient appelé à pendre le 6 janvier 2021 lors de l’invasion du Capitole de Washington, a déjà annoncé qu’il ne le soutiendrait pas pour la prochaine présidentielle, en novembre 2024.

De son côté, Donald Trump a souligné à plusieurs reprises qu’il n’avait pas encore décidé de son colistier et qu’il l’annoncerait à l’approche de la Convention nationale républicaine dans le Wisconsin, le 15 juillet prochain. “Quiconque prétend savoir qui ou quand le président Trump choisira son vice-président ment, à moins que cette personne ne s’appelle Donald J. Trump”, a appuyé Brian Hughes, son conseiller principal.




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