Atos : ces activités les plus sensibles qui intéressent de près l’Etat


C’est une étape de plus dans le sauvetage d’Atos. Ce week-end, le gouvernement français s’est manifesté, via une lettre d’intention, pour racheter ses activités souveraines, alors que l’entreprise de la French tech est en grande difficulté. L’opération “protégerait les impératifs stratégiques de souveraineté de l’Etat”, a souligné le groupe dans un communiqué, qui s’est par ailleurs réjoui de cette proposition. Le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, a ainsi déclaré dimanche 28 avril sur LCI avoir envoyé une lettre d’intention à l’entreprise afin d’éviter que des activités stratégiques pour la France ne “passent dans les mains d’acteurs étrangers”. Et pour cause : sur les 9 700 salariés d’Atos en France, près de 900 disposent d’une habilitation secret-défense. Quelles sont ces “activités souveraines” ? L’Express fait le point.

Supercalculateurs et serveurs IA

Ce qui intéresse le plus l’Etat français, c’est Eviden, filiale du groupe Atos, spécialisée dans le numérique, le cloud, les big data et la cybersécurité. Les logiciels que propose Eviden sont par exemple utilisés pour le renseignement intérieur, une partie de la connectique du Rafale, ou encore la simulation des essais nucléaires ainsi que le téléphone sécurisé des armées. Plus précisément, parmi ses activités, il y a les supercalculateurs. Comme son nom l’indique, il s’agit de superordinateurs capables de procéder à des calculs complexes de façon très rapide. Ils servent notamment à simuler nos essais nucléaires. La filiale Eviden dispose par ailleurs des pôles Worldgrid et BDS (Big Data et sécurité). Spécialisée dans les systèmes de gestion d’énergie, Worldgrid conçoit notamment les systèmes dits de contrôle-commande qui supervisent nos centrales nucléaires.

Tandis que le pôle BDS, qu’Airbus a failli acquérir il y a quelques mois, abrite plusieurs autres métiers réputés encore plus sensibles. Son entité Mission critical systems (MCS) déploie divers systèmes de communication hautement sécurisés utilisés par les pilotes de Rafale, les fantassins ou les forces navales durant les combats, détaille le magazine Capital. Elle conçoit aussi les systèmes d’écoutes téléphoniques à l’usage de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE).

Une valeur de 900 millions d’euros

Ce périmètre génère un chiffre d’affaires annuel de l’ordre de 900 millions d’euros, sur un total de près de 11 milliards d’euros pour l’ensemble du groupe Atos, et rassemble 4 000 salariés, essentiellement basés en France, a précisé à l’Agence France Presse une source à Bercy. Ces activités ont généré un chiffre d’affaires d’environ 1 milliard d’euros en 2023, soit un peu moins de 10 % des revenus de l’ensemble du groupe, a précisé le fleuron français, alors qu’une offre non engageante de l’Etat est attendue d’ici juin et que la phase de “due diligence” (consultation des comptes, NDLR) doit démarrer “prochainement”. Finalement, les métiers supposés stratégiques ou souverains ne pèseraient donc pas plus de 7 % des revenus du groupe. Mais l’Etat a déjà fait savoir qu’il ne souhaitait pas s’engager seul dans ce projet de rachat des activités souveraines. Il est désireux de voir d’autres entreprises françaises soutenir cet ancien fleuron dans la tourmente.

Jusqu’ici, l’Etat s’était déjà engagé à prêter 50 millions d’euros à l’entreprise pour l’aider à stabiliser sa situation financière. Il avait alors acquis une “action de préférence” qui lui permet de mettre son veto à certaines opérations.




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