Israël-Gaza : ces quatre prestigieux campus américains qui mènent la fronde


Des centaines d’arrestations, des policiers anti-émeutes face à des étudiants qui ne décolèrent pas : la tension restait électrique, jeudi 25 avril, sur les campus américains, où le mouvement de protestation contre la guerre à Gaza se généralise à travers le pays.

De Los Angeles à Atlanta, d’Austin à Boston, en passant par Chicago, le mouvement d’étudiants américains pro-palestiniens grossit d’heure en heure après être parti il y a plus d’une semaine de l’université Columbia à New York. Certains des établissements les plus prestigieux au monde sont concernés, comme Harvard, Yale ou encore Princeton.

À Columbia, l’évacuation reportée

Le mouvement d’étudiants américains pro-palestiniens, qui s’est généralisé sur les campus américains, a commencé il y a plus d’une semaine de l’université Columbia à New York. Concrètement, ils se mobilisent contre les investissements de leur université dans des entreprises participant à l’effort de guerre israélien. De nombreux élèves ont installé un campement solidaire au sein de l’établissement afin de protester contre la guerre à Gaza. Jeudi 18 avril, 108 manifestants étudiants à l’Université de Columbia ont été arrêtés.

De son côté, l’établissement a ajourné la date limite de vendredi à minuit (heure locale), fixée aux étudiants pro-palestiniens pour évacuer le campus. “Les négociations ont progressé et se poursuivent comme prévu”, a affirmé le bureau de la présidente de l’université new-yorkaise, Minouche Shafik, dans un communiqué publié jeudi 25 avril. “Nous avons nos demandes, ils ont les leurs”, poursuit le bureau de la présidence, en démentant qu’une intervention de la police ait été réclamée. Leur campement gêne l’administration, tout en alimentant la crainte de l’antisémitisme.

Mais les protestataires entendent bien rester sur la pelouse : “Ils nous traitent de terroristes, ils nous traitent de violents. Mais le seul outil dont nous disposons ce sont nos voix”, avait déclaré une des étudiantes présente au rassemblement pro-palestinien, se présentant sous le nom de Mimi.

À Yale, une quarantaine de personnes arrêtées

Sur le campus de l’université Yale, au nord de New York, des centaines d’étudiants ont agité drapeaux et pancartes pro-palestiniens. Dimanche 21 avril, “plus de 600 personnes” s’étaient rassemblées” afin de protéger “plus de 40 tentes”, selon le communiqué des étudiants. Au moins 47 personnes ont été arrêtées, toujours d’après la même source, lundi 22 avril. Ces derniers ont été inculpés pour “intrusion criminelle”.

Dans la nuit de lundi à mardi, une cinquantaine de manifestants ont aussi été interpellés. Sur le site Instagram “OccupyYale”, on peut lire en légende : “Yale, tu nous as intimidés, criminalisés, tu as militarisé notre campus, et tu n’as pas accepté nos demandes. Nous ne nous arrêterons pas, nous ne nous reposerons pas jusqu’à ce que nous ayons obtenu la divulgation [des liens avec la production d’armes] et le désinvestissement ?”

À Harvard, 500 personnes rassemblées

Harvard, l’université la plus ancienne des Etats-Unis, en banlieue de la cité historique de Boston, a vu aussi, mercredi 24 avril, se monter sur sa pelouse un campement devant la statue de John Harvard. Les organisateurs pro-palestiniens s’insurgent contre la suspension lundi, 22 avril, du Comité de solidarité avec la Palestine des étudiants de premier cycle de Harvard et exigent que l’université se désengage de la guerre israélienne à Gaza. À son apogée, le mouvement a rassemblé 500 protestataires.

Il s’agit de la plus grande manifestation sur le campus de Harvard depuis la démission de l’ancienne présidente de l’université, Claudine Gay, début janvier. Dans une interview lundi 22 avril, le président par intérim de Harvard, Alan M. Garber, a refusé d’exclure le recours à la police en réponse aux mouvements étudiants, mais a déclaré qu’il y aurait une “barre très, très haute” avant leur implication. Les responsables de l’université restent fermement opposés aux appels au boycott d’Israël.

À Princeton, deux étudiants exclus

Les manifestants ont installé des tentes pour un campement pro-palestinien dirigé par des étudiants, jeudi 25 avril, selon le site de l’université. Environ une centaine de personnes tenaient des banderoles et étaient assises par terre pour protester. Après les avertissements des responsables de l’université, deux étudiants de Princeton ont été arrêtés et les manifestants restants ont rangé leur matériel de camping et ont continué la manifestation sous forme de sit-in.

Les deux étudiants diplômés ont été immédiatement exclus du campus, dans l’attente d’une procédure disciplinaire”, a annoncé l’établissement scolaire. Jennifer Morrill, porte-parole de l’Université, a confirmé dans un communiqué que planter des tentes violait la politique de l’Université.





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