. * .

Qui est Evan Gershkovich, journaliste américain détenu en Russie pour “espionnage” ?


Sa famille veut garder espoir et promet de “continuer de [se] battre”. Le président américain, Joe Biden, assure “travailler sans relâche” pour obtenir sa libération : le journaliste américain Evan Gershkovich est détenu en Russie depuis maintenant un an pour espionnage. Correspondant du Wall Street Journal, l’homme de 32 ans avait été arrêté le 29 mars 2023 par le FSB lors d’un reportage. Mardi, la justice russe a de nouveau prolongé son placement en détention provisoire, jusqu’au 30 juin, dans l’attente d’un possible procès ou d’un échange de prisonniers entre la Russie et les Etats-Unis.

Premier journaliste accusé d’espionnage depuis la chute de l’Union soviétique, il rejette ces accusations tout comme les Etats-Unis, son journal et ses proches. Joe Biden a dénoncé vendredi “les tentatives scandaleuses de la Russie d’utiliser des Américains comme monnaie d’échange”.

A rebours de nombreux journalistes américains qui ont quitté la Russie dans la foulée de l’assaut contre l’Ukraine en février 2022, Evan Gershkovich avait fait le choix de continuer ses reportages. Attaché à décrire la façon dont les Russes vivaient le conflit, il s’était entretenu avec des proches de soldats tués, des détracteurs de Vladimir Poutine, ou s’était penché sur les effets des sanctions sur l’économie russe.

Sujets sensibles

Lors de son arrestation à Ekaterinbourg, dans l’Oural, il semblait travailler sur des sujets sensibles : l’industrie de l’armement russe et le groupe paramilitaire Wagner. Mais la Russie n’a jamais apporté publiquement d’éléments de preuve et l’ensemble de la procédure a été classée secrète. Le Kremlin s’est simplement borné à affirmer qu’il avait été pris “en flagrant délit” d’espionnage.

Ces dernières années, le journaliste, originaire du New Jersey, près de New York, s’était illustré par sa détermination à raconter la Russie, le pays de ses racines dont il connaît les règles et les superstitions. Ses parents, des juifs soviétiques ayant fui l’URSS à la fin des années 1970, les lui avaient inculquées. Diplômé d’anglais et de philosophie, Evan Gershkovich avait choisi de faire le chemin inverse et de s’installer en Russie. Il a travaillé pour Moscow Times, principal média anglophone à Moscou, puis pour l’AFP, avant de rejoindre le Wall Street Journal.

Répression des journalistes

La Russie a l’un des scores les plus bas dans le classement mondial de la liberté de la presse de 2023 de Reporters Sans Frontières, se situant au 164e rang sur 180. “Aucun journaliste n’est à l’abri d’une procédure judiciaire potentiellement grave, sur la base de lois répressives à la formulation vague, souvent votées rapidement”, note l’ONG sur son site.

Un tribunal russe a condamné jeudi 28 mars un journaliste russe à deux ans de prison pour avoir publié des messages dénonçant l’attaque du Kremlin en Ukraine, tandis qu’une vague d’interpellations a frappé six journalistes de médias indépendants cette même semaine. Reporters Sans Frontières a réagi à cette vague d’arrestations en dénonçant une “tentative flagrante de réduire au silence les derniers médias indépendants en Russie”.




Source

1 2 3 4 5 6 7 8 117 699 123 323 524650   493803   494839   513807   508430