ONU : le monde a retrouvé son niveau de développement pré-Covid


Des conditions de vie mondiales qui n’ont jamais été aussi élevées ? Le Programme des Nations unies pour le développement a publié ce mercredi 13 mars son rapport annuel sur l’évolution de l’Indice de Développement Humain (IDH), l’indicateur de référence prenant en compte l’espérance de vie, éducation, et niveau de vie.

Au sommet de ce classement, comme souvent, on retrouve la Suisse, la Norvège et l’Islande. Suivent ensuite Hongkong, le Danemark, la Suède et l’Allemagne, tandis que la France ne se porte qu’au 28e rang, soit une place de moins qu’en 2021.

Surtout, le Pnud insiste sur le fait que le monde, de façon globale, a retrouvé son niveau de développement pré-2019, c’est-à-dire avant la crise du Covid qui a mis à l’arrêt pendant de longs mois l’économie mondiale. On assiste ainsi un retour de toutes les composantes de l’IDH “au-dessus des niveaux pré-2019”. En 2020 et en 2021 pourtant, pour la première fois depuis sa création il y a plus de 30 ans, l’indicateur avait reculé deux ans de suite, revenant à des valeurs d’il y a près de cinq ans en arrière en raison d’une superposition de crises sans précédent, dont le Covid.

Des inégalités qui se creusent entre Nord et Sud

Mais malgré ces nouvelles à première vue très positives, ce rapport de l’ONU se veut plus alarmant. Et notamment en raison d’un différentiel toujours plus important entre les plus développés et les pays en voie de développement. “Cette valeur mondiale masque des divergences inquiétantes entre les pays : les prévisions indiquent que tous les pays de l’OCDE ont connu un redressement, contre près de la moitié, seulement, des pays les moins avancés”, insiste le rapport du Pnud.

Autrement dit, si les pays développés se sont globalement tous remis de la crise sanitaire, les pays en développement, beaucoup moins. Au contraire, les inégalités se creuseraient même de façon toujours plus rapide entre le Nord et le Sud. “Après vingt ans de baisse constante, les inégalités entre les pays situés aux extrémités supérieures et inférieures de l’IDH sont reparties à la hausse, augmentant chaque année depuis 2020”, poursuit ainsi le rapport de l’ONU. Ce résultat est “très inquiétant”, a insisté Achim Steiner, patron du Pnud, après “20 années lors desquelles les pays ont convergé en termes de revenus, d’espérance de vie et d’éducation”.

Ainsi, tout en bas du classement, on retrouve comme toujours la Somalie, le Soudan du Sud, la Centrafrique, le Niger ou encore le Tchad. Le patron du Pnud pointe également “un groupe extrême” de pays comme le Soudan, l’Afghanistan ou la Birmanie que “la combinaison de la pandémie, de crises fiscales et de conflits, parfois de guerres civiles, a piégés dans une situation où la reprise n’est pas au programme”, lui faisant rejeter le “récit habituel selon lequel le monde est en train de se remettre”. Selon l’agence onusienne, l’Afghanistan a par exemple perdu 10 ans en termes de développement humain, tandis qu’en Ukraine, l’indice est à son plus bas depuis 2004.

L’humanité à “un carrefour malheureux”

Le nom du rapport : “Sortir de l’impasse : repenser la coopération dans un monde polarisé”, témoigne ainsi des craintes de l’agence de l’ONU autour d’un monde multipolaire toujours plus divisé. Ainsi, pour le Pnud, si la majorité des habitants de la planète disent soutenir les valeurs démocratiques, “le populisme explose”, les mentalités du “chacun pour soi” reviennent et les électeurs portent au pouvoir des dirigeants qui “sapent” cette démocratie. De quoi placer l’humanité à “un carrefour malheureux” où “la méfiance et la polarisation risquent une collision frontale avec une planète malade”. A un moment où les pays devraient “travailler ensemble”, “nous transformons nos partenaires, dont nous avons besoin, en ennemis”, dénonce notamment Achim Steiner.




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