“Une de mes élèves a même fait un malaise” : récit d’une rentrée caniculaire


La semaine dernière, les thermomètres se sont affolés dans les salles de classe. Un épisode de chaleur jamais constaté hors de la période estivale : de 30 °C en début de semaine, les températures ont grimpé jusqu’à 35 °C vendredi. Dans un communiqué publié le lundi 4 septembre, le syndicat Unsa Education prévenait des difficultés que cette vague de chaleur allait entraîner dans les établissements scolaires.

Dans les salles de classe, professeurs et élèves décrivent les obstacles auxquels ils ont été confrontés. Sur X (ex-Twitter), plusieurs enseignants se sont plaints de leurs conditions de travail : “A 14 h 30, classe de 26 CE2, il faisait 34 °C. Impossible de travailler, les élèves se liquéfiaient”, a déploré l’un d’eux.

“Ce n’était pas évident… L’une de mes élèves a même fait un malaise”, confie à L’Express Ludovic, professeur d’histoire-géographie en Alsace. Pour cet enseignant, la rentrée 2023 représentait un double défi puisqu’il faisait son retour au collège après deux ans passés au lycée. “La rentrée, c’est le premier contact que nous avons avec les élèves. Or on se retrouve transpirants et pas à l’aise avec une telle chaleur”, explique-t-il. De son propre aveu, Ludovic n’était pas le moins bien loti : sa classe est dotée de stores. Ils permettaient de limiter l’impact du soleil tout en laissant filtrer un peu de lumière. “Malgré cela, la chaleur a eu un impact sur la concentration des élèves”, poursuit l’enseignant.

“C’était le pire cours”

A Lyon aussi, le retour en cours a été éprouvant. Zine-Eddine, vice-président du syndicat la Voix lycéenne, faisait sa rentrée en terminale, mardi 5 septembre. “Mon établissement est ancien. Dans la salle de classe, le soleil tapait sur le même côté de la fenêtre à tel point qu’il faisait plus chaud à l’intérieur que dehors.” Une chaleur également renforcée par le nombre important d’élèves dans sa classe – 35 au total. Ainsi, Zine-Eddine regrette que les professeurs ne les aient pas laissés rentrer chez eux plus tôt. “Notre rentrée était efficace et on a terminé trente minutes avant la fin. On aurait pu nous faire sortir à ce moment-là, mais le prof a décidé de commencer un cours de SES. C’était le pire cours”, se lamente-t-il.

Il admet cependant que les professeurs les laissaient sortir de cours à leur guise afin qu’ils puissent s’hydrater. Ce qui n’était pas le cas dans le lycée d’Olivia, à Clermont-Ferrand : “Dans ma classe, beaucoup d’élèves ont demandé à aller aux toilettes, ce qui était souvent refusé par les professeurs.” La lycéenne admet qu’elle n’arrivait pas à suivre en cours, d’autant que la chaleur lui avait provoqué des insomnies la nuit. S’il y avait plus de tolérance sur l’habillement – possibilité de venir en short et débardeur –, la jeune fille regrette que rien n’ait été mis en place pour permettre de mieux supporter ces fortes températures.

Selon certains professeurs, aucune réunion n’a été organisée dans les établissements pour parler d’un dispositif spécial sous ce dôme de chaleur. La faute aussi à un agenda chargé en cette rentrée. “Les emplois du temps sont chaque année un véritable casse-tête”, confie Véronique*, professeure dans un lycée d’enseignement professionnel privé du Loir-et-Cher. L’enseignante a tenté de s’adapter aux besoins des élèves en les laissant sortir pour aller boire de l’eau aux toilettes. “Certains sont accros aux boissons sucrées, c’est compliqué parfois de les hydrater”, assure-t-elle.

Des pistolets à eau à la récré

Si Véronique ne disposait pas de thermomètre sur son bureau, elle estime que la température oscillait entre 30 et 32 °C à l’intérieur de sa classe. “Difficile de se concentrer quand sept ou huit élèves utilisent leur carnet de liaison en guise d’éventail.” La professeure a dû légèrement adapter ses pratiques. Le matin, elle essayait de faire cours normalement, mais était moins “exigeante” dans l’après-midi. “Je leur donnais des travaux en autonomie et je passais les voir individuellement”, indique-t-elle.

Durant ces périodes de chaleur, le corps professoral doit faire preuve de souplesse et de vigilance, surtout avec les plus jeunes. “On leur demande de s’hydrater toutes les trente minutes et on surveille les signes éventuels d’insolation”, raconte Nathalie*, directrice d’établissement. Malgré ces précautions, elle a été obligée de renvoyer chez eux deux élèves qui ne se sentaient pas bien. Des jeux d’eau ont aussi été proposés aux enfants afin de les rafraîchir. “On leur a demandé d’apporter des petits pistolets à eau, s’il n’y a pas de contrainte d’alerte sécheresse, évidemment”, précise Nathalie. Si l’école se mobilise sur le sujet, l’enseignante s’inquiète de voir de jeunes enfants monter à bord d’un car scolaire non climatisé où ils sont “entassés”, sans pouvoir ouvrir les fenêtres.

“On n’est pas dans les meilleures dispositions pour accueillir les élèves. D’autant que la rentrée reste une période chargée émotionnellement pour les plus petits. Certains parents avaient doté leurs enfants de gourde et casquette”, complète Marlène, directrice d’une école maternelle à Bobigny (Seine-Saint-Denis). L’enseignante dit avoir reçu des consignes de la part du rectorat de Créteil, “mais ils enfoncent des portes ouvertes”, dit-elle. Parmi les recommandations : beaucoup de bon sens, comme étudier les possibilités de limiter les entrées de chaleur dans les salles et vérifier la fonctionnalité ou l’installation de stores ou de volets. “Je n’ai pas l’impression que l’administration envisage d’adapter quoi que ce soit pour améliorer nos conditions de travail. Aucune jauge ne nous permet de savoir à quel moment les conditions sont néfastes pour faire classe. Des collègues aimeraient utiliser leur droit de retrait”, s’agace-t-elle.

Les écoles, “des passoires thermiques”

Par ailleurs, la chaleur s’engouffre plus facilement dans les classes à cause du manque d’isolation de certains établissements scolaires. Selon Guislaine David, porte-parole du SNUipp-FSU, le bâti n’est pas du tout adapté et certaines écoles demeurent des “passoires thermiques”. “C’est une urgence d’investir pour rénover les bâtiments. Par exemple, cet hiver, on a connu des difficultés durant les périodes de grand froid, déplore-t-elle. Il y a des bâtiments construits il y a dix ans qui ne respectent pas les normes.” Elle donne l’exemple des grandes baies vitrées construites pour “faire entrer la lumière dans les classes”, ou encore des écoles qui ont toujours des sols bitumés.

Ce n’est pourtant pas la première fois que les écoliers et leurs professeurs doivent composer – comme ils le peuvent – avec de fortes chaleurs. “Chaque fois, c’est la même histoire. Cela fait deux trois ans qu’on subit des périodes de canicule. On a l’impression que, sur cette question, on n’avance pas, alors qu’il y a urgence depuis plusieurs années”, peste Guislaine David. De son côté, le président de la République a présenté, mardi 5 septembre, un plan de rénovation thermique des établissements scolaires. Il a annoncé 500 millions supplémentaires à destination des collectivités pour financer ces travaux. Des fonds bienvenus, mais dont la mise en œuvre doit être accompagnée.

* Les prénoms ont été modifiés.





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“Une de mes élèves a même fait un malaise” : récit d’une rentrée caniculaire